Sunday, February 21, 2010

Les Marines convergent sur l'ouest de la ville de Marjah

Des unités de Marines américains et de forces afghanes convergeaient dimanche sur un secteur dangereux dans l'ouest de la ville de Marjah (Helmand), où l'OTAN est confronté à un "résistance déterminée" des talibans, à l'heure où son offensive entre dans sa deuxième semaine.

A la fin de la semaine dernière, le général américain Nick Carter, chef des forces de l'OTAN dans le sud de l'Afghanistan, disait penser qu'il faudrait au moins 30 jours pour finir de sécuriser le district de Nad Ali et Marjah, dans la province de Helmand considérée comme un des centres stratégiques du trafic d'opium.

Les forces alliées ont à ce jour perdu 13 hommes à Marjah, un soldat afghan a aussi été tué, et selon de hauts responsables des Marines, qui citent les services de renseignements, on compterait plus de 120 morts dans le camp des talibans.

"Nous avions prédit que ça prendrait de nombreux jours. Mais nos prédictions étaient de l'insurrection ne résisterait pas de cette manière", a déclaré dimanche le porte-parole du ministère afghan de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi. Selon lui, Kaboul s'attendait plus de la part des talibans à des explosifs installés un peu partout qu'à des fusillades nourries ou des tirs de snipers, comme ce fut le cas ces derniers jours.

Aux Etats-Unis, interviewé sur la chaîne NBC, le général David Petraeus, qui supervise les guerres en Afghanistan et Irak, a expliqué dimanche que la campagne de Marjah était la bataille d'ouverture dans une longue campagne, qui devrait probablement durer 12 à 18 mois, et s'inscrit dans le cadre de la stratégie révisée de lutte contre l'insurrection en Afghanistan.

Six cents policiers déployés dans le centre de Marjah

Quelque six cents policiers afghans sont déployés dans le centre de Marjah, un bastion taliban dans le sud de l'Afghanistan. Les talibans opposent encore une résistance "obstinée" aux troupes internationales et afghanes, selon l'Otan.

Les policiers "sont dans le centre de Marjah, dans le marché", a déclaré le général commandant 4400 soldats afghans engagés aux côtés des forces de l'Otan depuis le 13 février dans une offensive de grande échelle à Marjah.

Environ 600 policiers de la toute nouvelle force de protection de la population, appelée "gendarmerie", ont consolidé leurs positions depuis vendredi dans la ville. "Nous sommes engagés dans le nettoyage et la recherche de talibans pour installer des bases et des postes de police permanents", a ajouté le général Ghori.

La sécurisation de l'ensemble de la zone pourrait prendre 30 jours, a prévenu l'Otan.

Offensive jusqu'en juin

Le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, a indiqué aujourd'hui que la première phase de l'opération Mushtarak (Ensemble) lancée par 15.000 soldats afghans et étrangers contre un fief taliban dans le sud de l'Afghanistan se prolongera jusqu'en juin.


"C'est une opération qui va durer longtemps; la phase actuelle (d'offensive militaire) va se prolonger jusqu'au mois de juin" avant "l'installation d'une gouvernance" fidèle au président afghan Hamid Karzaï, a-t-il déclaré lors du "Grand rendez-vous Europe 1 - Le Parisien/Aujourd'hui en France".

Monday, February 15, 2010

Opération MOSHTARAK, le Kandak 31 hisse le drapeau afghan à Showal

Le 15 février 2010, la 2e compagnie du Kandak 31 (K31) de l'armée nationale afghane (ANA) a fait flotter de nouveau le drapeau afghan en lieu et place du drapeau taliban, sur le marché du village de Showal dans la province du Helmand.

L'après midi, le général Wardak, ministre de la défense afghan, le général Athmar, ministre de l'intérieur, le gouverneur de la province du Helmand et le général Mac Chrystal commandant l'ISAF, sont venus saluer cette réussite. Le chef d’état-major de l'armée afghane, le général Besmellah Khan, a complimenté le commandant d'unité de la 2e compagnie du K31 et son mentor français, le capitaine Marc, leur remettant une lettre de félicitation.

La 2e compagnie du K31, mentorée par les OMLT françaises, menait une action conjointe avec une compagnie du 1er Royal Welsh, sur ce village de Showal situé au nord de Marjah dans la province du Helmand. L’opération se déroulait dans le cadre de la grande offensive lancée par les forces de la coalition et l'armée afghane dans le sud de l'Afghanistan.

Lancée dans la nuit du 12 février, l'opération MOSHTARAK ("ensemble" en Dari) est une offensive visant à rétablir l'autorité gouvernementale de la province. Le Helmand est la province la plus riche d'Afghanistan. Irriguée par la rivière Helmand, elle bénéficie d'un sol fertile, propice à de nombreuses cultures. Fortement peuplée et très étendue, elle représente un enjeu stratégique pour les insurgés qui y trouvent une source de revenus importants pour leurs actions.

Depuis deux jours, les opérations se poursuivent et les contacts sont pris avec l'ensemble des chefs de villages rencontrés lors de shuras quotidiennes. Une très grande importance est accordée aux contacts avec la population afin de s'assurer que l'opération soit bien comprise et acceptée de tous. "Les premiers contacts sont bons. La population semble favorable à cette opération. Elle attend que la zone soit sécurisée et que des projets de développement soient mis en place dans la province." a déclaré cet après-midi le lieutenant-colonel Jean-Paul, senior mentor du kandak 31.

Fort de 400 hommes, le K31 opère avec les soldats britanniques du 1er Royal Welsh. Il est mentoré par une cinquantaine d'instructeurs français, provenant majoritairement du 21e RIMa. Articulé en quatre compagnies, il a investi le district de Nad E Ali où il y mène des actions de contrôle de zone.

Les instructeurs déployés sur le terrain sont soutenus par une vingtaine de militaires issus des OMLT mais aussi de la Task Force Vulcain (bataillon logistique stationné à Kaboul). Pour les besoins de l'opération, ils sont installés à camp Bastion, base opérationnelle avancée britannique qui accueille prés de 10 000 soldats de la coalition à quelques kilomètres seulement de la zone d'action.

Sunday, February 14, 2010

Radio Surobi

“Allo, Radio Surobi ? Ici Sper Kunday, vous pouvez me jouer une chanson de Maya Lata Mangeshkaer ?” Qui eut cru qu’un habitant du village situé sous le col où s’est déroulée l’embuscade dite d’Uzbeen en août 2008 demanderait un jour un morceau de pop indienne à une radio créée par la Légion Étrangère ? Chaque jour plus de 200 personnes téléphonent à Radio Surobi pour dédicacer une chanson. Ils sont jeunes, 19 ans en moyenne et habitent parfois des villages encore fréquentés par les insurgés…

Radio Surobi est née le 22 novembre 2009 à 10h du matin dans un ancien bunker construit par les soldats soviétiques. Un émetteur d’une puissance de 60 watts permet une diffusion dans un rayon de 40 kilomètres, il est situé sur le Mont Saint-Michel qui domine le poste de Tora. Elle est la seule radio présente sur la bande FM dans la région.

Radio Surobi emploie trois journalistes afghans tous originaires de la région de Surobi (un quatrième est en cours de recrutement). Elle émet 7 jours sur 7 de 10h à 21h en langue pashtô. Quotidiennement, Radio Surobi propose deux journaux d’information, une émission de dédicaces musicales et un roman radiodiffusé. Chaque émission est entrecoupée de musiques d’origine afghane, pakistanaise, indienne et iranienne.

Chaque semaine, une personnalité de la région est invitée pour répondre aux questions des journalistes mais aussi des auditeurs par le biais du téléphone et d’une boite aux lettres installée dans le centre-ville de Surobi. Le samedi, un médecin de Surobi vient prodiguer ses conseils à l’antenne. Un journal sportif, un agenda du week end, un conte pour enfants et une émission de “musiques du monde” sont également programmés chaque semaine.

La religion musulmane trouve sa place sur Radio Surobi : en plus des différentes prières diffusées quotidiennement, un mollah vient chaque vendredi répondre aux questions cultuelles et théologiques que lui posent les auditeurs.

À l’initiative du Colonel Durieux, chef de corps du 2ème REI, Raphaël Krafft, journaliste et capitaine de réserve est venu former les personnels afghans aux techniques du journalisme et de l’animation mais aussi apporter son expertise pour l’amélioration de la grille des programmes de Radio Surobi. Les cours sont dispensés le matin et sont mis en pratique à l’antenne l’après midi et le soir.

À mesure de leur formation, les journalistes-stagiaires de Radio Surobi enrichissent leur radio de nouvelles émissions. Reportages, émissions de services aux auditeurs dans les domaines de l’agriculture, de l’enfance ou encore du droit des femmes seront bientôt proposées pour faire de Radio Surobi une radio communautaire au service des habitants du district de Surobi.

Saturday, February 13, 2010

opération BULL TRACK, reconnaissance génie sur l’axe Vermont

Samedi 13 février 2010, la Task Force La Fayette a mené une reconnaissance d’itinéraire d’envergure le long de la MSR VERMONT entre la base opérationnelle avancée de Nijrab et la ville de Mahmud-e-Raqi. La zone étant devenue dangereuse depuis l’explosion de deux engins explosifs improvisés (EEI - IED), les moyens mis en œuvre étaient conséquents.

Le capitaine V., coordinateur génie de la brigade, détaille l’ensemble de son dispositif : "pour cette mission nous avons mis en place une section de sapeurs de la Task Force BLACK ROCK, le détachement d’ouverture d’itinéraire (DOI) composé du Buffalo, du Souvim et du Lemir, deux équipes de fouille opérationnelle spécialisé (FOS), une équipe WIT (Weapon intelligence team) et enfin les éléments d’observation et de déminage (EOD)".

Pour assurer le bon déroulement de la mission, les sections d’infanterie se sont déployées aux abords de l’axe afin de créer un cordon de sécurité. De plus, le peloton d’appui direct composé de trois VAB équipés de canons de 20 mm, d’un VAB à tourelle télé opérée et d’un char AMX 10RC assure la couverture à courte portée tandis que les mortiers de 120 mm se tiennent prêt à agir plus loin dans le dispositif. Au total plus de 400 militaires français et afghans sont présents le long de l’axe routier.

La mission peut donc commencer. Le lieutenant S., conseiller FOS de la Task Force BLACK ROCK, nous explique en détail l’objectif de sa mission : "la partie bitumée de la route étant trop épaisse pour détecter d’éventuels fils, mon équipe va sonder les abords de l’axe en se focalisant sur le grand découvert qui permet de raccorder les lignes. Là, notre détecteur de câble est en mesure de localiser une éventuelle ligne de tir et ensuite, par une estimation de l’angle, nous pouvons identifier l’emplacement de l’EEI. Si tel est le cas et que l’engin explosif est visible nous ferons appel à l’équipe EOD. Si ce dernier est enfoui dans la terre, le Buffalo pourra intervenir".

Finalement aucun EEI ne sera décelé. Habitué à sécuriser les convois logistiques de la Task Force VULCAIN sur cette route, le responsable du détachement d’ouverture d’itinéraire explique : "cette opération est primordiale pour deux raisons. Premièrement cela montre à la population locale que l’on est actif face à la menace et deuxièmement elle permet de lever le doute sur la présence de fils et donc d’EEI dormant. Cela nous rassure, nous qui effectuons ce trajet régulièrement".

Après avoir sondé les abords de la route sur plus de 3 km pendant plusieurs heures, les sapeurs ont levé toute suspicion d’engin explosif improvisé dans la zone. Cependant il faut rester vigilant comme le confirme le coordinateur génie de la brigade : "l’itinéraire est clair mais il n’y a rien qui dit que demain ou dans trois jours ce sera encore le cas ; il faut soit poster des éléments en surveillance avant le passage d’un convoi, soit refaire une reconnaissance d’itinéraire".