Monday, November 16, 2009

Le dispositif français pour l'Afghanistan

Le dispositif militaire français engagé dans le cadre des opérations en Afghanistan est armé par 3750 militaires qui opèrent sur le territoire afghan, et depuis Douchanbe au Tadjikistan et dans l’océan Indien.


La mission en Afghanistan est de :
- sécuriser les zones placées sous notre responsabilité pour permettre les opérations de développement, de reconstruction, le déploiement des services de l’Etat.
- soutenir la montée en puissance de l’armée nationale afghane pour lui permettre de reprendre à son compte les missions de sécurisation.


La task force La Fayette (TF La Fayette)

Opérationnelle depuis le 1er novembre 2009, La task force (TF) La Fayette constitue l’une des cinq brigades (Brigade Combat Team) du Commandement régional Est. Elle a pour zone d’opération le district de Surobi et la province de Kapisa à l’est et au nord est de Kaboul.

Déployée principalement sur 4 bases ou postes avancés, elle conduit des missions de sécurisation et de contrôle de zone, des opérations au profit de la population (neutralisation d’IED, soutien direct à la population avec des actions civilo-militaires), ainsi que des opérations conjointes avec les forces de sécurité afghanes conseillées par des militaires français.

Elle comprend :
- un état-major installé à Nijrab,
- deux groupements tactiques interarmes (GTIA) : le GTIA Kapisa, déjà en place depuis l’été 2008, et le GTIA Surobi,
- un bataillon de commandement et de soutien qui reste basé à Kaboul,
- un bataillon d’hélicoptères qui reste positionné sur l’aéroport international de Kaboul,
- des éléments rattachés : composantes artillerie, transmission, renseignement, actions civilo-militaires.

Dans la zone de la TF La Fayette, les Operational Mentoring and Liaison Teams françaises (OMLT) sont également déployées auprès des bataillons de la 3ème brigade du 201ème corps de l’armée nationale afghane (ANA).

Ce dispositif militaire s’inscrit dans le cadre d’une approche globale incluant enfin la mise en place auprès de la police afghane de Police operational mentoring and liaison teams (POMLT), armées par la gendarmerie, ainsi que la mise en œuvre par la France d’actions d’aide au développement.

- Les groupements tactiques interarmes (GTIA)
Les GTIA conduisent des opérations en soutien des forces de sécurité afghanes. Ces opérations visent à établir un environnement suffisamment sûr pour permettre la réalisation de programmes civils de reconstruction et de développement. Avec les forces de sécurité afghanes, les GTIA mènent des opérations de sécurisation, soutiennent les opérations de recherche et de fouille conduites par les forces de sécurité afghanes (armée nationale, police ou services de renseignement), mènent des projets d’assistance à la population et contribuent au renforcement de la gouvernance. Les GTIA contribuent enfin à la sécurité de la population par la récupération et la destruction de munitions non explosées, tels que des obus, roquettes ou mines.

Le groupement tactique interarmes (GTIA) Kapisa
Déployé en Kapisa, ce GTIA comprend un poste de commandement et un élément de soutien, implantés sur la base opérationnelle avancée (FOB en anglais) de Nijrab, des compagnies d’infanterie renforcés d’éléments blindés, génie, artillerie (mortiers de 120, canons Caesar) et santé répartis entre la FOB de Nijrab et celle de Tagab.

Le groupement tactique interarmes Surobi
Déployé en Surobi sur les base de Tora (près de Surobi) et de Rocco (vallée d’Uzbin), ce GTIA est constitué d’un poste de commandement à Tora, de 3 compagnies de combat d’infanterie renforcées d’éléments d’appui du génie et d’artillerie ainsi que de moyens de renseignement (drone SDTI). Il est soutenu par des moyens santé et logistique.

- Le bataillon de commandement et de soutien (BCS)
Basé à Kaboul, il coordonne et met en œuvre la chaîne logistique au profit de la TF La Fayette et de tous les éléments français déployés en Afghanistan. Son rôle est d’assurer le soutien logistique et administratif des unités et la maintenance technique des équipements. Le détachement santé qui arme l’hôpital militaire international de Kaboul (Role 2), délivre des soins médicaux et chirurgicaux aux troupes de la coalition, aux militaires afghans et à la population afghane.

- Le bataillon d'hélicoptères (BATHELICO)
Basé sur l’aéroport international de Kaboul, le bataillon d'hélicoptères français (BATHELICO) est placé sous le commandement opérationnel de la « TF La Fayette ». Il compte 11 hélicoptères : 3 EC 725 Caracal, 3 Gazelle Viviane, 3 Tigre et 2 Cougar.
Les capacités de ces hélicoptères lui permettent de conduire des missions de transport de troupes, d’appui des troupes au sol, de surveillance et d’évacuation médicale. Ils opèrent au profit des troupes du RC-C et des militaires français en Kapisa.

La montée en puissance de l’armée nationale afghane
La France accompagne depuis 2002 la montée en puissance de l’Armée nationale afghane (ANA) en assurant la formation des officiers, en participant à la formation des commando et en conseillant les unités afghanes sur le terrain dans le cadre des Operational Mentoring and Liaison Teams (OMLT).

- L’opération EPIDOTE
Le détachement français « Epidote » assiste les militaires afghans pour la formation des officiers : chefs de section, commandants de compagnie, spécialistes du renseignement et de l’administration. Depuis 2003, 6000 officiers ont ainsi été formés. Depuis mars 2007, les instructeurs afghans ont pris le relais des officiers français pour la formation des capitaines et des officiers d’état-major. Dans un premier temps, les militaires français restent à leurs côtés pour les conseiller.

La France a de plus oeuvré à l’installation d’une école d’état-major à Kaboul. L’objectif est de former les officiers supérieurs issus de l’A NA aux méthodes, techniques et procédures d’état-major. La durée du stage est de cinq mois.

Enfin, EPIDOTE forme depuis mars 2009 des officiers d’état-major de plus haut niveau au sein du Higher Command and Staff Course (l’équivalent de l’école de guerre). Dix officiers supérieurs ont été formés en 2009 au cours d’un stage de 9 mois.

Depuis le mois d’octobre 2008, la France participe également à la montée en puissance de l’école de la logistique afghane en partenariat avec l’Allemagne.

- L’Afghan commando school
Depuis 2007, des militaires français des forces spéciales forment, avec leurs homologues américains, les bataillons (Kandaks) de forces spéciales afghanes et les instructeurs afghans. Chaque cycle d’instruction, d’une durée de 3 mois permet de former 700 militaires afghans. A ce jour, 6 kandaks de forces spéciales afghanes ont été formés représentant un total de 3700 commandos.

- Les Operational Mentoring and Liaison Teams (OMLT)
Les OMLT (Operational Mentoring and Liaison Teams) sont des équipes de conseillers et instructeurs intégrées dans les unités opérationnelles de l’armée afghane qu’elles accompagnent et conseillent dans toutes leurs missions, à l’instruction ou au combat.
Leur mission de conseil porte sur la conduite de l’instruction et l’entraînement, la planification puis la conduite des opérations sur le terrain. En opérations les OMLT mettent en œuvre, au profit des unités afghanes, les appuis aériens et terrestres de la coalition lorsque les conditions le réclament. Il s’agit enfin de favoriser les liaisons entre l’ANA et l’ISAF afin de mener des actions coordonnées.

Cinq OMLT sont déployées auprès de la 3ème brigade du 201ème corps de l’ANA
Elles sont affectées dans les 4 bataillons (kandaks) de cette brigade qui opère en Kapisa et Surobi.
- Un kandak d’infanterie et un kandak d'appui (génie, artillerie) opèrent en Kapisa à partir de la Forward Operating Base (FOB) de Tagab et des Combat Outpost (COP) de la vallée d'Alasay.
- Un kandak d’infanterie opère en Surobi. notamment depuis le Combat Outpost (COP) de Rocco dans la vallée d’Uzbin.
- Le kandak de soutien (logistique) est à Pol-E-Charki.
- L’état-major de la brigade, avec ses mentors français, se trouve à Pol-E-Charki, à la sortie est de Kaboul.

Ces OMLT déployées auparavant (entre 2006 et 2009) dans les provinces du Wardak et du Logar avaient « mentoré » la 1ère brigade du 201ème corps de l’ANA, la première à avoir obtenu le niveau de certification le plus élevé (CM1) attestant de son aptitude à planifier et à conduire des opérations et à être engagée de manière autonome.

Une OMLT est déployée auprès de la 4ème brigade du 205ème corps de l’armée afghane
Mise en place en 2008, cette OMLT opère dans la province d’Oruzgan dans le sud du pays. Elle est insérée depuis 2008 au sein du 1er kandak d’infanterie de cette brigade et opère à partir des bases avancées de Tarin Kowt et Deh Rawood dans la zone de responsabilité du contingent néerlandais.


Le soutien aérien
Depuis octobre 2001, la France apporte un soutien aérien aux opérations de la coalition (FIAS et Opération Enduring Freedom). Ce soutien s’applique dans les domaines de l’appui des troupes au sol, du renseignement, du transport et du ravitaillement.
Il s’exerce de manière permanente depuis Kandahar et Bagram (Afghanistan) et Douchanbe (Tadjiskistan).
En quatre occasions, le dispositif aérien a été renforcé par le groupe aérien mis en œuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle navigant dans le nord de l’océan Indien. De mi-mars à mi-avril 2007, ces moyens aériens avaient été renforcés par 28 Rafale et Super Etendard catapultés par le porte-avions. Depuis cette plate-forme, des avions de guet aérien Hawkeye ont participé à la coordination tactique des opérations aériennes dans le ciel afghan.

- Le détachement aérien de combat de Kandahar
Un détachement de 6 avions de combat est déployé depuis 2007 à Kandahar. Ces aéronefs opèrent sur l’ensemble du territoire afghan, au profit de l’armée afghane et des forces de la coalition. Ils accomplissent des missions de présence aérienne, de démonstration de force, d’appui-feu au profit des troupes au sol. Par ailleurs, ils assurent des missions de reconnaissance et de surveillance d’itinéraire ou de zone. Ils conduisent chaque semaine une quinzaine de missions.
Le détachement est implanté sur la base de Kandahar où 21 nations sont représentées.

- Le détachement de drones SIDM à Bagram (Regional command East)
Un détachement de drones SIDM Harfang de type MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) est déployé sur la base de Bagram. Il met en oeuvre 2 vecteurs. Les drones effectuent des missions de surveillance et de reconnaissance au profit des troupes au sol, principalement dans la partie Nord-Est de l’Afghanistan, Il apporte ainsi un soutien aérien aux troupes au sol en transmettant des images en temps réel permettant une meilleure connaissance du terrain et du dispositif adverse. Le rythme des vols est en moyenne d’une mission tous les deux jours, d’une durée d’environ 10 à 15 heures de jour comme de nuit.

- Le détachement aérien de transport (Tadjiskistan)
Deux avions de transport Transall C160, déployés à Douchanbé au Tadjikistan, assurent des vols logistiques intra-théâtres. Ils contribuent à la mobilité tactique des forces de la coalition et mènent des actions humanitaires. Par ailleurs, un avion C 135 basé également à Douchanbé assure le ravitaillement en vol des aéronefs français et étrangers de la coalition (Rafale, Super Etendard, F18, F16, A10, EA6B, GR7).

La composante maritime (Task Force 150 et 57)
La France participe à la composante aéromaritime de l’opération Enduring Freedom (Task forces 150 et 57) qui a pour mission de contrôler l’espace aéro-maritime du nord de l’Océan Indien, d’empêcher le transit de terroristes de la zone Afghanistan vers la péninsule arabique ou la corne d’Afrique, et de lutter contre les trafics illicites (armes, drogues).
La participation de la France à la Task Force 150 comprend généralement une frégate.
Depuis sa création, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la France a pris six fois le commandement de la TF150.