Friday, June 25, 2010

Inauguration d’une passerelle en Afghanya

Le 25 juin 2010, le général Chavancy, commandant la Task Force La Fayette, s’est rendu dans un village situé au carrefour des vallées d’Afghanya et de Tagab, pour présider la cérémonie d’inauguration d’une passerelle.


Une dizaine d’ouvriers afghans a travaillé sur ce chantier durant deux mois. Cette passerelle permet de relier les deux côtés d’un même village, séparé par une rivière. Auparavant, les villageois traversaient le wadi (rivière) à pieds, ce qui représentait un véritable danger.

Lors de son discours à l’intention des habitants et des autorités locales civiles et militaires, le général Chavancy a expliqué que les forces de la coalition avaient "la volonté d’aider le peuple afghan à vivre en paix. C’est pourquoi, elles participent, avec les autorités, et au travers des shuras (conseils de village), à la réalisation de nombreux projets qui ne peuvent voir le jour que dans un environnement sécurisé. "

Il a insisté sur le fait que "seuls les afghans pouvaient aider véritablement la police et l’armée nationale pour assurer la sécurité en collaborant activement pour dénoncer les poses d’IED (engins explosifs artisanaux) et les embuscades. Alors le développement se fera".

Actuellement, 27 projets sont en cours de réalisation dans la vallée d’Afghanya dont des karèzes (système d’irrigation local), des puits et des murs de protection.

Après avoir coupé le ruban d’inauguration aux couleurs des deux pays, les autorités françaises et afghanes se sont rassemblées pour une shura ou de nombreux sujets ont été abordés tel que la sécurité, le développement et les élections parlementaires.

A ce sujet, le général s’est exprimé en ces termes : "Nous avons pu […] discuter avec les représentants locaux du rendez – vous très important qui les attend d’ici peu : les élections. Nous avons insisté, avec nos camarades de l’armée nationale et de la police afghanes sur le fait qu’ils ne devaient laisser personne d’autres qu’eux choisir leur propre destin […] ".

Les prochaines élections parlementaires sont prévues le 18 septembre. C’est la seconde consultation populaire depuis la chute du régime taliban, en novembre 2001.

La sécurité autour de cet événement national sera assurée par les forces de sécurité afghanes, soutenues par celles de la coalition.

Sunday, June 20, 2010

Réorganisation de la 3ème Brigade de l'armée nationale afghane

Du 15 au 19 juin 2010, la 3e brigade du 201e corps de l’ANA (armée nationale afghane) a procédé à la relève de ses unités en Vallée d’Alasai.

Ainsi, après 9 mois de présence dans la région, le Kandak 32 laisse la place au Kandak 31, en provenance de la région de Kaboul avec un convoi de 96 véhicules et de 500 hommes, nouvellement formés et équipés. Ce bataillon (Kandak) avait participé récemment à l'opération Moshtarak, une offensive qui visait à rétablir l'autorité gouvernementale dans la province du Helmand.

Lors de cette opération, l'OMLT, qui accompagnait le Kandak 31 sur le terrain, a joué le rôle très important d’intermédiaire entre l'armée nationale afghane et les forces de la coalition déployées au nord de Marjah.

Réalisée en coordination avec les OMLT et le GTIA Hermès, la relève entre les deux bataillons, a permis, après un contrôle complet des effectifs, du matériel, de l’armement et des munitions d’évaluer précisément et au plus tôt la capacité opérationnelle des unités « montantes », impératif avant de commencer toutes opérations.

Cette relève s’inscrit pleinement dans la réorganisation de la 3ème Brigade, déployée en Kapisa et Surobi, afin de renforcer ses unités et de les redéployer sur la zone.

La France participe à cette montée en puissance en faisant effort, en amont, sur la formation des cadres qui rejoindront ces unités puis en conseillant, comme elle le fait déjà, celles déployées aux côtés de la Task Force La Fayette.

Les effectifs de la 3° Brigade augmenteront régulièrement pour passer d’environ 2800 hommes à plus de 4000 en fin d’année. Appuyée par la TF Lafayette, la Brigade pourra ainsi consolider la sécurité et favoriser le développement de cette région.

Thursday, June 17, 2010

Importante saisie d’armement et de stupéfiants à l’est de Kaboul


Le 17 juin 2010, l’opération « Incudine » associant l’armée nationale afghane, la police afghane et les forces de la coalition, a été lancée dans le district du Methar Lam, dans la région du Laghman, voisine de celle de Surobi. L’objectif était d’accroître la sécurité des populations et des axes de circulation à l’est de la zone d’opérations de la TF Altor, entre la vallée d’Uzbeen et la capitale afghane.

Comme l’explique le colonel Bellot des Minières, commandant la TF Altor : « nous allons créer de l’insécurité, dans cette zone qui est propice à la mise en place de caches et de postes de commandement insurgés. C’est aussi de là qu’est organisée la logistique qui soutient les opérations réalisées en vallée d’Uzbeen et de Kapisa contre les éléments de la force et de l’ANA ».

L’importance de cet objectif, la nature et l’étendue du terrain ont exigé que d’importants effectifs et moyens soient déployés. Ceux-ci incluaient une compagnie de l’ANA, un détachement de l’ANP mentoré par les Police Operational Mentoring and Liaison Teams françaises (équipes chargées du tutorat de la police afghane), ainsi que les Task forces « Altor », de la brigade française « La Fayette », et « Iron Gray », de la brigade américaine « Bastogne ». La durée et la complexité de l’opération, qui a bénéficié de l’appui de la 101e Airborne Division (Division aéroportée) américaine, ont exigé une coordination rigoureuse entre les forces de la coalition.

Après une infiltration à partir de la vallée d’Uzbeen, la compagnie « noir » de la TF Altor et l’ANA ont progressé durant près de neuf heures à pied pour franchir un col à plus de 1600 mètres d’altitude et atteindre l’objectif situé au bout de la vallée. Une fois la zone autour du village de Badpash sécurisée, des hélicoptères ont déposé la police nationale afghane et les éléments de la fouille opérationnelle pour sonder les bâtiments suspects.  

 
Cette action conjointe de l’ANP et d’un détachement français de fouille opérationnelle a permis de mettre à jour un important arsenal de munitions, d’armes et d’explosifs ainsi qu’une grande quantité de stupéfiants, cachés par les insurgés au milieu des habitations. Cette découverte de cache d’armes et de munitions est la troisième consécutive en moins de quinze jours dans la zone d’action française.


Les quantités saisies, d’une valeur totale estimée à plus de cent cinquante mille dollars américains, tout comme l’excellent déroulement de l’opération « Incudine », confirment la capacité de l’ANP et de l’ANA à participer pleinement à la sécurité en Afghanistan tout en participant à des opérations conjointes avec la coalition.

Sunday, February 21, 2010

Les Marines convergent sur l'ouest de la ville de Marjah

Des unités de Marines américains et de forces afghanes convergeaient dimanche sur un secteur dangereux dans l'ouest de la ville de Marjah (Helmand), où l'OTAN est confronté à un "résistance déterminée" des talibans, à l'heure où son offensive entre dans sa deuxième semaine.

A la fin de la semaine dernière, le général américain Nick Carter, chef des forces de l'OTAN dans le sud de l'Afghanistan, disait penser qu'il faudrait au moins 30 jours pour finir de sécuriser le district de Nad Ali et Marjah, dans la province de Helmand considérée comme un des centres stratégiques du trafic d'opium.

Les forces alliées ont à ce jour perdu 13 hommes à Marjah, un soldat afghan a aussi été tué, et selon de hauts responsables des Marines, qui citent les services de renseignements, on compterait plus de 120 morts dans le camp des talibans.

"Nous avions prédit que ça prendrait de nombreux jours. Mais nos prédictions étaient de l'insurrection ne résisterait pas de cette manière", a déclaré dimanche le porte-parole du ministère afghan de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi. Selon lui, Kaboul s'attendait plus de la part des talibans à des explosifs installés un peu partout qu'à des fusillades nourries ou des tirs de snipers, comme ce fut le cas ces derniers jours.

Aux Etats-Unis, interviewé sur la chaîne NBC, le général David Petraeus, qui supervise les guerres en Afghanistan et Irak, a expliqué dimanche que la campagne de Marjah était la bataille d'ouverture dans une longue campagne, qui devrait probablement durer 12 à 18 mois, et s'inscrit dans le cadre de la stratégie révisée de lutte contre l'insurrection en Afghanistan.

Six cents policiers déployés dans le centre de Marjah

Quelque six cents policiers afghans sont déployés dans le centre de Marjah, un bastion taliban dans le sud de l'Afghanistan. Les talibans opposent encore une résistance "obstinée" aux troupes internationales et afghanes, selon l'Otan.

Les policiers "sont dans le centre de Marjah, dans le marché", a déclaré le général commandant 4400 soldats afghans engagés aux côtés des forces de l'Otan depuis le 13 février dans une offensive de grande échelle à Marjah.

Environ 600 policiers de la toute nouvelle force de protection de la population, appelée "gendarmerie", ont consolidé leurs positions depuis vendredi dans la ville. "Nous sommes engagés dans le nettoyage et la recherche de talibans pour installer des bases et des postes de police permanents", a ajouté le général Ghori.

La sécurisation de l'ensemble de la zone pourrait prendre 30 jours, a prévenu l'Otan.

Offensive jusqu'en juin

Le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, a indiqué aujourd'hui que la première phase de l'opération Mushtarak (Ensemble) lancée par 15.000 soldats afghans et étrangers contre un fief taliban dans le sud de l'Afghanistan se prolongera jusqu'en juin.


"C'est une opération qui va durer longtemps; la phase actuelle (d'offensive militaire) va se prolonger jusqu'au mois de juin" avant "l'installation d'une gouvernance" fidèle au président afghan Hamid Karzaï, a-t-il déclaré lors du "Grand rendez-vous Europe 1 - Le Parisien/Aujourd'hui en France".

Monday, February 15, 2010

Opération MOSHTARAK, le Kandak 31 hisse le drapeau afghan à Showal

Le 15 février 2010, la 2e compagnie du Kandak 31 (K31) de l'armée nationale afghane (ANA) a fait flotter de nouveau le drapeau afghan en lieu et place du drapeau taliban, sur le marché du village de Showal dans la province du Helmand.

L'après midi, le général Wardak, ministre de la défense afghan, le général Athmar, ministre de l'intérieur, le gouverneur de la province du Helmand et le général Mac Chrystal commandant l'ISAF, sont venus saluer cette réussite. Le chef d’état-major de l'armée afghane, le général Besmellah Khan, a complimenté le commandant d'unité de la 2e compagnie du K31 et son mentor français, le capitaine Marc, leur remettant une lettre de félicitation.

La 2e compagnie du K31, mentorée par les OMLT françaises, menait une action conjointe avec une compagnie du 1er Royal Welsh, sur ce village de Showal situé au nord de Marjah dans la province du Helmand. L’opération se déroulait dans le cadre de la grande offensive lancée par les forces de la coalition et l'armée afghane dans le sud de l'Afghanistan.

Lancée dans la nuit du 12 février, l'opération MOSHTARAK ("ensemble" en Dari) est une offensive visant à rétablir l'autorité gouvernementale de la province. Le Helmand est la province la plus riche d'Afghanistan. Irriguée par la rivière Helmand, elle bénéficie d'un sol fertile, propice à de nombreuses cultures. Fortement peuplée et très étendue, elle représente un enjeu stratégique pour les insurgés qui y trouvent une source de revenus importants pour leurs actions.

Depuis deux jours, les opérations se poursuivent et les contacts sont pris avec l'ensemble des chefs de villages rencontrés lors de shuras quotidiennes. Une très grande importance est accordée aux contacts avec la population afin de s'assurer que l'opération soit bien comprise et acceptée de tous. "Les premiers contacts sont bons. La population semble favorable à cette opération. Elle attend que la zone soit sécurisée et que des projets de développement soient mis en place dans la province." a déclaré cet après-midi le lieutenant-colonel Jean-Paul, senior mentor du kandak 31.

Fort de 400 hommes, le K31 opère avec les soldats britanniques du 1er Royal Welsh. Il est mentoré par une cinquantaine d'instructeurs français, provenant majoritairement du 21e RIMa. Articulé en quatre compagnies, il a investi le district de Nad E Ali où il y mène des actions de contrôle de zone.

Les instructeurs déployés sur le terrain sont soutenus par une vingtaine de militaires issus des OMLT mais aussi de la Task Force Vulcain (bataillon logistique stationné à Kaboul). Pour les besoins de l'opération, ils sont installés à camp Bastion, base opérationnelle avancée britannique qui accueille prés de 10 000 soldats de la coalition à quelques kilomètres seulement de la zone d'action.

Sunday, February 14, 2010

Radio Surobi

“Allo, Radio Surobi ? Ici Sper Kunday, vous pouvez me jouer une chanson de Maya Lata Mangeshkaer ?” Qui eut cru qu’un habitant du village situé sous le col où s’est déroulée l’embuscade dite d’Uzbeen en août 2008 demanderait un jour un morceau de pop indienne à une radio créée par la Légion Étrangère ? Chaque jour plus de 200 personnes téléphonent à Radio Surobi pour dédicacer une chanson. Ils sont jeunes, 19 ans en moyenne et habitent parfois des villages encore fréquentés par les insurgés…

Radio Surobi est née le 22 novembre 2009 à 10h du matin dans un ancien bunker construit par les soldats soviétiques. Un émetteur d’une puissance de 60 watts permet une diffusion dans un rayon de 40 kilomètres, il est situé sur le Mont Saint-Michel qui domine le poste de Tora. Elle est la seule radio présente sur la bande FM dans la région.

Radio Surobi emploie trois journalistes afghans tous originaires de la région de Surobi (un quatrième est en cours de recrutement). Elle émet 7 jours sur 7 de 10h à 21h en langue pashtô. Quotidiennement, Radio Surobi propose deux journaux d’information, une émission de dédicaces musicales et un roman radiodiffusé. Chaque émission est entrecoupée de musiques d’origine afghane, pakistanaise, indienne et iranienne.

Chaque semaine, une personnalité de la région est invitée pour répondre aux questions des journalistes mais aussi des auditeurs par le biais du téléphone et d’une boite aux lettres installée dans le centre-ville de Surobi. Le samedi, un médecin de Surobi vient prodiguer ses conseils à l’antenne. Un journal sportif, un agenda du week end, un conte pour enfants et une émission de “musiques du monde” sont également programmés chaque semaine.

La religion musulmane trouve sa place sur Radio Surobi : en plus des différentes prières diffusées quotidiennement, un mollah vient chaque vendredi répondre aux questions cultuelles et théologiques que lui posent les auditeurs.

À l’initiative du Colonel Durieux, chef de corps du 2ème REI, Raphaël Krafft, journaliste et capitaine de réserve est venu former les personnels afghans aux techniques du journalisme et de l’animation mais aussi apporter son expertise pour l’amélioration de la grille des programmes de Radio Surobi. Les cours sont dispensés le matin et sont mis en pratique à l’antenne l’après midi et le soir.

À mesure de leur formation, les journalistes-stagiaires de Radio Surobi enrichissent leur radio de nouvelles émissions. Reportages, émissions de services aux auditeurs dans les domaines de l’agriculture, de l’enfance ou encore du droit des femmes seront bientôt proposées pour faire de Radio Surobi une radio communautaire au service des habitants du district de Surobi.

Saturday, February 13, 2010

opération BULL TRACK, reconnaissance génie sur l’axe Vermont

Samedi 13 février 2010, la Task Force La Fayette a mené une reconnaissance d’itinéraire d’envergure le long de la MSR VERMONT entre la base opérationnelle avancée de Nijrab et la ville de Mahmud-e-Raqi. La zone étant devenue dangereuse depuis l’explosion de deux engins explosifs improvisés (EEI - IED), les moyens mis en œuvre étaient conséquents.

Le capitaine V., coordinateur génie de la brigade, détaille l’ensemble de son dispositif : "pour cette mission nous avons mis en place une section de sapeurs de la Task Force BLACK ROCK, le détachement d’ouverture d’itinéraire (DOI) composé du Buffalo, du Souvim et du Lemir, deux équipes de fouille opérationnelle spécialisé (FOS), une équipe WIT (Weapon intelligence team) et enfin les éléments d’observation et de déminage (EOD)".

Pour assurer le bon déroulement de la mission, les sections d’infanterie se sont déployées aux abords de l’axe afin de créer un cordon de sécurité. De plus, le peloton d’appui direct composé de trois VAB équipés de canons de 20 mm, d’un VAB à tourelle télé opérée et d’un char AMX 10RC assure la couverture à courte portée tandis que les mortiers de 120 mm se tiennent prêt à agir plus loin dans le dispositif. Au total plus de 400 militaires français et afghans sont présents le long de l’axe routier.

La mission peut donc commencer. Le lieutenant S., conseiller FOS de la Task Force BLACK ROCK, nous explique en détail l’objectif de sa mission : "la partie bitumée de la route étant trop épaisse pour détecter d’éventuels fils, mon équipe va sonder les abords de l’axe en se focalisant sur le grand découvert qui permet de raccorder les lignes. Là, notre détecteur de câble est en mesure de localiser une éventuelle ligne de tir et ensuite, par une estimation de l’angle, nous pouvons identifier l’emplacement de l’EEI. Si tel est le cas et que l’engin explosif est visible nous ferons appel à l’équipe EOD. Si ce dernier est enfoui dans la terre, le Buffalo pourra intervenir".

Finalement aucun EEI ne sera décelé. Habitué à sécuriser les convois logistiques de la Task Force VULCAIN sur cette route, le responsable du détachement d’ouverture d’itinéraire explique : "cette opération est primordiale pour deux raisons. Premièrement cela montre à la population locale que l’on est actif face à la menace et deuxièmement elle permet de lever le doute sur la présence de fils et donc d’EEI dormant. Cela nous rassure, nous qui effectuons ce trajet régulièrement".

Après avoir sondé les abords de la route sur plus de 3 km pendant plusieurs heures, les sapeurs ont levé toute suspicion d’engin explosif improvisé dans la zone. Cependant il faut rester vigilant comme le confirme le coordinateur génie de la brigade : "l’itinéraire est clair mais il n’y a rien qui dit que demain ou dans trois jours ce sera encore le cas ; il faut soit poster des éléments en surveillance avant le passage d’un convoi, soit refaire une reconnaissance d’itinéraire".